Bonjour

je suis très heureuse de vous parler de mon dernier roman, qui est en fait plutôt une nouvelle. Pour l'instant il est en correction chez Virginie, correctrice de formation. J'attends impatiemment son retour. Je vais le présenter à plusieurs éditions, mais j'aimerais vous offrir un extrait. Les deux personnages principaux sont Eloïse et Yvan avec plusieurs personnages secondaires. J'espère que mes lecteurs s'attacheront à ces personnages comme je m'y suis attachée. Voici l'extrait ;

Les pas se rapprochent   

Un...deux…trois…quatre.

Elle les compte consciencieusement tout en évaluant la distance qui les sépare d’elle !

Le bruissement des feuilles s’intensifie ! Ne pas bouger, ne pas respirer, ne pas transpirer. Faire la morte. C’est d’une banalité cette situation. Elle l’a déjà vécue tant de fois ! Martelée dans son corps, dans ses articulations. Chaque mouvement lui rappelle qu’il est passé par là, qu’il est passé par elle. Elle ne sait déjà plus ce qui a déclenché cette ultime crise : un regard appuyé, un mot de trop, une intonation inappropriée, l’index qui sort de l’alignement …Peu importe, tout est prétexte à l’explosion, à déverser un torrent d’adjectifs haineux qui l’anéantis. Tel un rat dans sa galerie, réfugié dans les entrailles qu’il a creusées, elle se déconnecte de toute influence extérieure. La seule possibilité de rester invisible. Elle doit se protéger et retrouver sa vie fœtale. Sa mère ne peut plus rien pour elle. Elle l’appelle intérieurement et hurle en silence. Elle s’agrippe vigoureusement aux branches souillées de terre. Elle ne sent plus ses doigts, ses genoux ensanglantés lui font mal. Elle résiste, la douleur physique n’est rien, juste un pincement laissant une trace, un bleu qui disparaîtra. La peau est un alibi, une preuve irréfutable. Il n’en a jamais abusé, la maltraitance psychologique est la seule qui laisse le doute et qui trop souvent passe inaperçue. Elle tente une immersion afin d’oublier un instant le danger qui la menace. Des souvenirs d’enfance s’imposent. Elle se voit courir vers sa mère, libre, heureuse, les bras grands ouverts. Puis l’écho de sa voix et le souvenir d’un regard imprégné d’amour l’inonde miraculeusement. Elle peut attendre. Elle peut lutter contre le froid, l’humidité et l’obscurité pesante. Mais contre lui elle ne peut rien ! Sa folie la tétanise, sa voix la glace entièrement, son odeur l’envahi sournoisement. Il se rapproche. Il a toute la nuit devant lui. Rien ne peut l’arrêter !

Ce soir, ensevelie sous cet amoncellement de détritus, elle sait que c’est la fin !

 Je vous laisse sur cette citation :

"Face à l'obstacle l'amour n'est ni un échappatoire ni un refuge. Il est la force inépuisable qui dresse l'humain devant l'obstacle et déploie une résistance inégalée".